Les professionnels de santé en bonne santé
Le burn out est un syndrome qui fait l’objet de nombreuses études depuis plusieurs années : elles ont mis en lumière la souffrance professionnelle des travailleurs, plus particulièrement celle des soignants. Emergences a souhaité pouvoir apporter son éclairage sur un point qui restait jusqu’alors obscur, bien que faisant l’objet d’observations empiriques : l’apprentissage et la pratique de l’hypnose permettent-ils d’être mieux protégé contre le burn out ?
Pour répondre à cette question, depuis 2014, Emergences sollicite les stagiaires intégrant sa formation Hypnose et Douleur aiguë en leur soumettant le questionnaire phare utilisé pour le diagnostic du burn out : le MBI.
Les répondants font partie de la population des soignants les plus exposés au risque de burn out : anesthésistes, urgentistes, chirurgiens, infirmiers, sages-femmes, etc… La plupart intervient en institution (hôpital, clinique).
C’est ainsi qu’ont été recueillies près de 2500 réponses aux deux moments clés de la formation : à la première et à la dernière session. Soit deux « photographies » : l’état de santé professionnelle de soignants non formés à l’hypnose (mais souhaitant l’être) et l’état de santé professionnelle de soignants tout nouvellement rompus à son usage.
Quels sont les principaux enseignements qui ressortent de cette étude ?
Avant tout, l’état de santé professionnelle entre le début et la fin de la formation, soit 8 mois en moyenne, s’améliore sensiblement : les soignants ressentent moins de fatigue et de lassitude (39% d’épuisement au début VS 32% à la fin), sont moins détachés face à leurs patients et collègues (51% de dépersonnalisation au début VS 43% à la fin) et ressentent davantage de satisfaction grâce à leur travail (46% de satisfaction au début VS 53% à la fin). L’ensemble de ces résultats a été validé statistiquement (Khi2).
La proportion de soignants présentant un risque potentiel de rupture due à un burn out diminue de manière marquée, passant de 40% au démarrage de la formation, à 27% à son terme. Ces chiffres restent cependant très élevés et doivent mettre en garde chacun sur les risques d’épuisement professionnel qui existent, pour soi et pour ses collègues.
Néanmoins, ces résultats témoignent du réel intérêt de l’hypnose dans la prévention contre la souffrance au travail des soignants. Il découle logiquement de cette étude d’autres questions, dont la principale et non des moindres: quels sont les leviers qu’active l’apprentissage de l’hypnose pour arriver à une telle dynamique ? Notre étude ne nous permet pas en l’espèce d’apporter de premiers éléments de réponse de manière tangible.
Cependant, aujourd’hui, Emergences souhaite prolonger cette étude pour en compléter les résultats, en allant au-delà de la fin de la formation : pour se faire, nous sollicitons les stagiaires ayant terminé leur cursus 6 mois après la fin de celui-ci, en les invitant à compléter à nouveau, par voie électronique, le MBI. Nous espérons ainsi pouvoir valider la pérennité de la dynamique observée jusqu’à présent et ainsi obtenir une troisième « photographie » : l’état de santé professionnelle des soignants formés à l’hypnose en dehors du contexte particulier qu’est celui de la formation.
Enfin, Emergences tient à remercier chaleureusement chaque stagiaire pour sa participation à cette étude.